JDB_N4_COMPLET_2021_WEB

10 | JDB MARSEILLE 4 / 2021 VOTRE BARREAU et la profession d’avocat doit se montrer à la hauteur de ce défi. Pour le réussir, nous devons poursuivre nos évolutions tant individuellement que collectivement. Nous constatons tous, quels que soient nos domaines d’activités, une inflation textuelle qui engendre complexification du droit et instabilité juridique permanente. Il devient donc plus difficile qu’avant d’exercer à titre individuel et dans de nom- breux domaines juridiques. Il appara î t déjà une tendance au rappro- chement entre confrères pour mutualiser les coûts et unir les compétences afin d’offrir aux clients les meilleures réponses juridiques à des problématiques toujours plus complexes et parfois transversales. Compte tenu de ce contexte, j’imagine que cette tendance va se renforcer : d’où l’impérieuse nécessité d’avoir une vi- sion stratégique de la construction de son cabinet. L’utilisation toujours plus croissante des outils numériques et la montée en puis- sance de l’intelligence artificielle néces- siteront également des adaptations dans notre façon d’exercer notre métier. Il me semble que les organes représen- tatifs de la profession doivent prendre toute leur part dans ces mutations et doivent offrir à tous les avocats des ou- tils qui leur permettent de répondre à ces évolutions afin d’éviter le décrochage d’une partie d’entre nous. Toutes ces évolutions technologiques et juridiques (IA, open data, justice pré- dictive, etc) vont à terme entraîner une disparition du traitement humain des problématiques juridiques à faible valeur intellectuelle ajoutée. Il me semble donc que notre activité va se recentrer sur les dossiers à haute va- leur ajoutée et surtout que notre dévelop- pement continuera de passer par ce qui fait aussi la force de notre profession : le rapport humain client / avocat. La robotisation des tâches intellec- tuelles ne pourra pas nous enlever notre plus-value : la gestion humaine des dos- siers de nos clients. L’histoire de notre profession montre que de tout temps, nous avons su nous adapter aux besoins de nos clients et je suis donc optimiste sur notre capacité future à relever ces défis et à demeurer l’interlocuteur incontournable des clients dans la construction de leurs projets ou dans la résolution de leurs difficultés. Le trois décembre dernier, vous avez été élu à la pré- sidence de la Conférence régionale des bâtonniers du Grand-Sud Est et de la Corse. Quelles sont les projets de la Conférence pour la manda- ture 2022-2023 ? La Conférence régionale est une ins- titution méconnue par beaucoup de confrères. Il est vrai que l’organisation de notre profession fait que l’on s’y perd un peu. Pourtant, la Conférence régionale tient à mes yeux un rôle central de courroie de distribution entre le national et le local. Tout d’abord, elle permet un travail colla- boratif entre les 15 barreaux du Grand- Sud Est et de la Corse. Les bâtonniers occupent tous une fonc- tion à tâches multiples et diverses qui demandent des connaissances dans de nombreux domaines. Bien sûr, la mission première du bâton- nier est de répondre aux problématiques de ses confrères notamment, en matière de déontologie, de RCP et de fixation d’honoraires. Il doit aussi administrer l’Ordre et la Carpa, manager les équipes de collabo- rateurs et assurer la représentation de son barreau au sein de la cité. Tout ceci n’est pas inné et le partage de nos expériences lors de séminaires de travail sur toutes ces thématiques est indispensable, chacun se servant des acquis de l’autre. La Conférence est aussi un lieu de mobi- lisation des Ordres de la région. Nous sommes les représentants de la base et notre travail est de faire entendre cette position au national. Par le principe des vases communicants, nous sommes aussi les porte-voix lo- caux du travail réalisé au national par la Conférence des bâtonniers. Mon ambition durant ce mandat sera axée autour de deux idées principales. En premier lieu, de rester fidèle à ma vi- sion de l’engagement collectif : être un fédérateur des énergies de tous les bâ- tonniers et arriver à mobiliser les Ordres pour que notre travail soit mieux valorisé. En second lieu, mieux faire connaitre la Conférence régionale ce qui passe par une communication plus importante afin que le travail collaboratif puisse être mieux utilisé au sein de chaque barreau. Dès le début de l’année, nous essaie- rons donc de disposer d’outils collabo- ratifs pour mieux travailler entre nous et surtout mettre en place des instruments permettant une meilleure circulation des informations de chaque barreau auprès de nos confrères. A l’heure où vous lirez ces quelques lignes, nous serons en pleine période de fêtes de Noël, je vous souhaite de profi- ter de ces moments privilégiés avec vos proches, et vous donne rendez-vous l’an prochain pour de nouvelles aventures. [ Toutes ces évolutions technologiques et juridiques ( IA, open data, justice prédictive, etc) vont à terme entrainer une disparition du traitement humain des problématiques juridiques à faible valeur intellectuelle ajoutée. ]

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