JDB N1 2020

CULTURE L ’évènement a reçu le soutien du Mi- nistère de la Justice, de la Direction de l’Administration Pénitentiaire, de la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires, du Conseil départe- mental de l’Accès au droit des Bouches-du- Rhône, du barreau de Marseille et de la Fondation de France. En partenariat avec France Culture, les In- rockuptibles et Libération, Prison Miroir pro- posait à son programme deux expositions photographiques réalisées dans des prisons et à l’école nationale de l’Administration Péniten- tiaire, Détenues de Bettina Rheims et Un œil sur le dos d’Arnaud Théval, une rétrospective des films produits et réalisés par les artistes Ca- rolineCaccavale et JosephCésarini, Regard de- puis la prison – un studio de cinéma en prison, ainsi que deux grands weekends, 25-26-27 oc- tobre 2019 et 7-8 février 2020, déroulant avec de multiples intervenants cette question essen- tielle, à la fois sociale, politique et artistique. Le vernissage a eu lieu le vendredi 25 octobre, au cours duquel Madame le Ministre de la Justice était présente. Le samedi 26 octobre, plusieurs artistes et pro- fessionnels de la justice ont été invités à partici- per à une table ronde animée par Tewfik Hakem (France culture) et consacrée à une réflexion sur l’art de déconstruire : Bettina Rheims, Ar- naud Théval, Caroline Caccavale, IsabelleGorce - présidente du tribunal de grande instance de Marseille, Christophe Bass - avocat, Christine Charbonnier - secrétaire générale de la Direc- tion Régionale des Service Pénitentiaire et Na- dège Laneyrie Dagen, historienne de l’art. Les débats passionnants ont ouvert une réflexion sur la façon dont l’art peut venir interroger les institutions pénitentiaires et judiciaires, à la fois par une autre représentation qu’il peut porter de la prison et par la place qu’il peut occuper pour les détenus. Les artistes sont venus expli- quer le travail qu’ils y ont fait, et qu’ils y font au quotidien pour certains, et ont permis de com- prendre comment leur regard et leurs actions peuvent faire bouger les lignes pourtant figées d’une institution qui porte le poids d’une image lourde de toutes les douleurs infligées par la sentence. Un autre temps fort, où notre barreau fut à l’honneur, a été celui que nous avons intitulé « performances d’avocats ». Ce n’étaient ni des plaidoiries, ni des discours, ni un spectacle, mais un temps de parole situé à la frontière de ces espaces-là et pendant lequel trois avocats du barreau marseillais ont montré comment l’art oratoire pouvait à son tour représenter la pri- son. Autour du sujet « Doit-on avoir peur de la prison ? », Monsieur le bâtonnier Dominique Mattei, Maître Sondra Tabarki et Maître Loïc Roccaro ont livré trois regards sur ces murs, et les hommes et femmes qui les occupent. Le décor épuré et la lumière, pensés et supervisés par l’ERACM grâce à la mobilisation de Sébas- tien Lheenteric, que nous remercions, laissaient toute la place à la voix et aux mots. Moment de grâce où le verbe aiguisé de nos trois confrères s’est emparé de nous pour nous amener avec eux visiter leur représentation de la prison. C’était tout simplement somptueux. Il se dit que les retours du public ont été unanimes. Un grand merci à nos confrères pour avoir mis tant de talent et d’énergie à représenter notre barreau sur ce sujet qui nous tient à cœur. Des vidéos de ces évènements ont été diffusées pendant tout le temps de l’exposition Prison Miroir et sont encore consultables sur https:// vimeo.com/372626831. CHRISTOPHE BASS Le barreau de Marseille s’est investi et mobilisé sur la manifestation culturelle intitulée « Prison Miroir » organisée du 25 octobre 2019 au 23 février 2020 à la Friche la Belle de Mai, sous l’impulsion de Monsieur le bâtonnier Marc Bollet, son président. (...) une réflexion sur la façon dont l’art peut venir interroger les institutions pénitentiaires et judiciaires (...) 69 1ER SEMES TRE 2020 JOURNAL DU BARREAU DE MARSE I L LE De gauche à droite : Dominique Mattei, Sandra Tabarki et Loic Roccaro Prison Miroir

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