JDB N1 2020

D e l’autre côté de la frontière, à Bruxelles, la Conférence du jeune barreau est une véritable institution. Depuis plus de 165 ans, elle participe au rayonne- ment d’un des plus importants barreaux d’Eu- rope. Ainsi, c’est à elle que revient la mission d’organiser la rentrée solennelle du barreau de Bruxelles. Les festivités ont débuté le 16 janvier dernier par un concours de plaidoirie réunissant 10 jeunes avocats venus du monde entier concou- rant autour d’un seul sujet : « Ceci n’est pas un discours ». C’est Me Robin Tesseyre du barreau de Toulouse qui a été récompensé à l’issue de la journée. Notre séjour s’est poursuivi, le lende- main, avec une visite du palais de justice, un des plus grands palais au monde. Un cocktail y était organisé en présence des bâtonniers et des membres des conseils de l’ordre bruxellois. En effet, le barreau de la capitale belge dispose de deux ordres, un ordre néerlandais et un ordre français, dirigés par deux bâtonniers. Si ces deux ordres cohabitent au sein du même palais, ils sont totalement indépendants l’un de l’autre. Nous avons ensuite revêtu nos robes pour la séance solennelle. Maître Cavit Yurt avait été choisi pour être l’orateur de cette rentrée et a prononcé un discours intitulé «Metamorpho- sis » consacré au désintérêt du monde pour la poésie : « Sonne l’heure des poètes. (…) La poésie ne se porte au fond pas plus mal aujourd’hui qu’hier. Mais il faut savoir la trouver au creux des chansons, recueillir ces perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas ; il faut l’en- tendre dans le rire des enfants, s’émerveiller à pleins poumons de ce que peut soulever le vent ; déceler la poésie dans l’éclair d’un re- gard, se rappeler les incendies de nos ins- tants les plus aboutis ; sentir la rime au hasard d’une terre brûlée, dont les effluves peuvent tutoyer jusqu’à la voûte étoilée. La poésie est partout, rappelle Paul Claudel. Elle est partout, excepté chez les mauvais poètes. » Le Premier Lauréat de la Conférence, Me Jérôme Henri y a répondu et Monsieur le bâ- tonnier de l’ordre français, Me Michel Forges, a clôturé la séance. Direction le banquet, point d’orgue des festivités. L’occasion pour nous de rencontrer des confrères du barreau de Kinshasa et de Namur. La mobilisation des barreaux français contre la réforme des re- traites était au centre de toutes les discussions. Lors de son discours d’ouverture, Monsieur le bâtonnier de Paris, Me Olivier Cousi, a même brandi une pancarte « en grève », afin de rappe- ler notre détermination. Pour notre dernier jour, nos hôtes ont souhaité nous faire découvrir les spécialités bruxelloises. Nous avons donc eu droit à une visite en bus de la capitale avec dégustation de bières belges. Enfin est venu le temps des adieux. Chaque invité a prononcé un mot et offert un cadeau de remerciement avant de rejoindre un lieu cé- lèbre de la nuit bruxelloise. Cette réunion a permis à la Commission du jeune barreau de Marseille d’échanger avec ses homologues français et étrangers et de revenir avec de nouvelles idées pour améliorer son fonctionnement et organiser de nouveaux évènements. En outre, en cette période dif- ficile, elle nous a aussi rappelé que l’ensemble des jeunes barreaux français était solidaire du mouvement contre la réforme des retraites et aucun prêt à baisser les bras. Notre profession a bien un avenir ! ANDRÉA SAGNA COMMISSION DU JEUNE BARREAU Du 16 au 18 janvier, se sont tenues les manifestations de la rentrée solennelle du barreau de Bruxelles. Celles-ci étaient l’occasion de réunir les lauréats et représentants « jeune barreau» des plus grands barreaux français, mais aussi des barreaux de Montréal, Luxembourg, Genève et Lausanne. La Commission du jeune barreau de Marseille représentée par Me Sophie Loiseau et Me Andréa Sagna, y était. 26 1er SEMES TRE 2020 JOURNAL DU BARREAU DE MARSE I L LE INTER NATIONAL La rentrée solennelle du barreau de Bruxelles 2020 Visite de Bruxelles avec les jeunes barreaux européens.

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