JDB N1 2020

VOTRE BARREAU 9 1 e r SEMESTRE 20200 JOURNAL DU BARREAU DE MARSE I L LE sion d’avocat est en perpétuelle évolution. En effet, l’impact du projet de réforme des re- traites sur notre profession et les modalités de la mobilisation ne seront pas les seules problé- matiques auxquelles nous serons confrontés, d’autant que les conséquences de cette mo- bilisation sur notre profession devront être, le cas échéant, abordées. Ainsi, durant l’année 2020, le Conseil de l’ordre et les avocats du barreau de Marseille devront également se concentrer sur la réforme de l’organisation judiciaire et celle de l’aide juridic- tionnelle, laquelle, selon l’analyse des premiers rapports, modifierait en substance les modalités d’attribution et réinstaurerait le paiement du timbre. Il est d’ailleurs à noter que le projet de création des structures dédiées dans lesquelles interviendraient des avocats conventionnés pour assurer des missions dans le cadre de l’aide juridictionnelle, n’a pas été abandonné, en dépit de l’échec de l’expérimentation au sein du bar- reau de Lyon. En effet, le rapport déposé à l’As- semblée nationale en juillet dernier préconise de relancer les expérimentations dans des tri- bunaux volontaires avec des structures dédiées employant des avocats salariés à temps partiel et sur une durée limitée. Par ailleurs, les débats au sein du Conseil por- teront également sur la réforme de notre spé- cialisation ou encore l’analyse des CARPA par le GAFI. Enfin, dans le prolongement des discussions qui ont eu lieu durant les années précédentes, le Conseil de l’ordre aura également à discuter des modes de communication et de publicité qui ne peuvent êtremis en place, ou s’inscrire que dans le respect de notre déontologie. Les analyses, les réactions ou les ripostes qui en découleront seront menées grâce notamment à l’action précieuse des commissions ordinales et de celle nouvellement créée, sous l’impulsion deMonsieur le bâtonnier, intitulée «Veille et Ri- poste», laquelle se compose déjà de plus de 80 membres. Pour certains, ce début d’année et cette ren- trée du Conseil de l’ordre pourrait apparaître comme la fin d’une époque où nos représen- tants et chacun d’entre nous, nous nous effor- cions à défendre notre profession si particulière. Désormais, le Conseil de l’ordre et les avocats du barreau deMarseille ne se limiteront plus à la Défense, ils riposteront ! De la riposte à la protection avec un barreau mobilisé pendant le confinement Après un mouvement social hors du commun, c’est désormais à une crise sanitaire sans précé- dent et à ses effets que nous devons faire face. A situation exceptionnelle, mobilisation excep- tionnelle et il m’apparait impossible de traiter cette période de la vie du Conseil de l’ordre sans être élogieux à l’égard deMonsieur le bâtonnier Yann Arnoux-Pollak, des anciens bâtonniers, des membres actuels et anciens du Conseil de l’ordre, des membres de la CARPA, de bons nombres de confrères, mais également du per- sonnel de la Maison de l’Avocat, dont la mobili- sation a été, et demeure totale. Depuis le 13 mars 2020, lorsque l’accès à notre Maison a été limité tous sont animés par une seule idée : protéger les confrères tout en per- mettant une reprise sereine de leur activité. Durant cette période anxiogène, lors de laquelle nous avons connu le confinement, beaucoup n’ont pas hésité à redoubler d’efforts. Ces efforts ont permis de développer des formations à dis- tance, de tenir informés les confrères sur les aides existantes et de leur transmettre les informations portées à notre connaissance sur la reprise de l’activité juridictionnelle. Ils ont permis la création d’un pôle de médiation d’urgence, aux fins de travailler sur des modes alternatifs de règlement des litiges, alors que l’activité juridictionnelle était à l’arrêt. C’est également grâce à l’engagement de nos confrères que lamise en place des perma- nences à distance a été rendue possible. Ces efforts ont permis le dépôt des règlements CARPA, la gestion duWEBCARPA, ou encore la réalisation de certains actes, même pendant le confinement. Il a été ainsi possible, dans le respect de règles sanitaires strictes, de récep- tionner nos clés RPVA ou encore d’accéder à nos boîtes CARPA. Cet investissement aura aussi permis l’acquisition de masques, dont une partie a été offerte aux soignants et l’autre des- tinée à garantir la sécurité des confrères lors des audiences «phases tests», favorisant une reprise de l’activité judiciaire dans des conditions sani- taires adaptées. C’est animé par la même volonté qu’ont pu être déterminées les modalités de l’élection de notre futur bâtonnier qui aura été la première à se dérouler sous format électronique, grande première pour notre barreau. Face à cette crise, la mobilisation du barreau de Marseille a été totale et il est évident qu’elle doit se poursuivre. En effet, si le Conseil de l’ordre a pris la décision le 23 mai dernier d’an- nuler les cotisations ordinales au titre de la pé- riode de confinement, nous sommes tous bien conscients que les effets de cette crise ne se feront connaitre que dans les mois ou les années à venir. Les réflexions entourant cette crise ne pourront pas qu’être axées sur des considéra- tions d’ordre économique alors que celle-ci a eu des répercussions sur nos modes de fonction- nement et sur la pratique juridictionnelle. En ce sens, et au-delà «d’un retour à la nor- male», le recours accéléré à la digitalisation ou les nouvelles pratiques procédurales qui ont résulté de cette crise, ne doivent se faire qu’en symbiose avec notre profession et il nous appar- tiendra d’y veiller. Le 22 avril dernier, le barreau de Marseille a reçu 35 000 masques destinés notamment aux barreaux de la Conférence régionale des bâtonniers du Sud Est et de la Corse. Une partie des masques a été offerte au personnel soignant. De gauche à droit : Pierre-Philippe Colgé, bâtonnier du barreau des Alpes de Haute Provence, Yann Arnoux Pollak, bâtonnier du bar- reau de Marseille, Pascale Girma, présidente de la Conférence régionale des bâtonniers du Sud Est et de la Corse et Laurent Garcia, bâtonnier du barreau de Draguignan.

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