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ÉVÈNEMENTS DES DERNIERS MOIS Féminisme : où en sommes-nous? OÙ ALLONS-NOUS ? A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le barreau deMarseille a organisé une table ronde sur le thème « Féminisme : Où en sommes-nous?Où allons-nous? » 8 MARS ■ Monsieur le bâtonnier Arnoux-Pollak a – en relevant avec humour le mot de Groucho Marx « « les hommes sont des femmes comme les autres » - rappelé l’importance de la défense des droits des femmes et du rôle que nous devons y prendre. Caroline Siffrein-Blanc, maître de confé- rences et vice-doyenne de l’Université Aix-Marseille, a présenté l’état actuel de la lé- gislation. Elle a exposé les avancées consta- tées dans les droits des femmes et souligné les progrès à accomplir pour lutter contre leurs fragilités. Fathia Agag-Boudjahalt, enseignante, auteure et également assesseure près du tribunal pour enfants de Toulouse, de longue date engagée dans le combat pour l’égalité et la protection des droits des femmes, pour la défense de leur universalité, a témoigné de son expérience de militante féministe, anti-in- tégriste et antiraciste et des détournements préoccupants dont sont aujourd’hui l’objet les valeurs universelles que l’on croyait définitivement acquises. Elle a souligné le danger du, ou des, communautarismes, et en particulier pour les femmes de plus en plus assignées à résidence identitaire et démon- tré comment aujourd’hui, le féminisme est dévoyé. Enfin Valérie Toranian, journaliste et écrivain, directrice de la « Revue des 2 Mondes », après avoir été longtemps directrice de la ré- daction du journal Elle, a exposé pourquoi et comment notre société pousse les femmes à un perpétuel devoir d’exigence. Elle a rappelé qu’actuellement le militantisme féministe est dilué dans les combats racialisés, intersec- tionnels et indigénistes. Elle a invité à penser aujourd’hui un militantisme féministe utile ou autrement dit, à être féministe à l’heure du postmodernisme. Après ces trois brillants exposés, Me Sylvie Campocasso a engagé le débat en deman- dant aux intervenantes comment, face à l’abandon des idées d’émancipation de la part d’une partie des femmes et aux dangers de l’essentialisation, il serait possible de retrou- ver une culture de l’universalisme, seule sus- ceptible de réfléchir de manière juste à une véritable égalité hommes/femmes. Après les réponses – à vrai dire, assez peu optimistes – des intervenantes, la parole a été donnée à l’assistance, nombreuse, composée d’avo- cates et avocats mais aussi de personnes d’autres horizons. Cette journée, et le vif intérêt qu’elle a sus- cité, démontre combien la réflexion sur les droits des femmes doit demeurer notre permanente préoccupation et pas seulement le 8 mars ! (...)notresociété pousselesfemmesà unperpétueldevoir d’exigence. Les intervenantes à la journée de la femme : Fathia Agag-Boudjahalt, Valérie Toranian, Caroline Siffrein-Blanc et Sylvie Campocasso 39 # N1 201 9 JOURNAL DU BARREAU DE MARSE I L LE

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