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28 # N1 201 9 JOURNAL DU BARREAU DE MARSE I L LE DOSSIER JONATHAN PIERRE-ÉTIENNE AVOCATAUBARREAUDEMONTRÉAL Grondin Savarese Legal Inc. Président du Jeune Barreau deMontréal (JBM) Domaines : Litige civil et commercial ; faillite et insolvabilité. Travailler au sein d’un petit cabinet, c’est d’abord adhérer à une philosophie bâtie à la pièce au fil des années par ses avocats fondateurs et succes- sivement par les membres de leur équipe s’y grevant. Dans cette optique, l’ajout d’un nouveau membre à notre étude amène tout naturellement la participation de tout le personnel dans le cadre du processus d’embauche. Cela permet d’assurer l’équilibre tant envers la vision du cabinet que pour l’intégration de ce nouveau membre. L’optimisation de la gestion est une priorité en petit cabinet, car il n’est pas rare d’avoir plus d’un chapeau tel que la gestion de la facturation et des comptes clients, l’assemblage des dossiers en litige et de ses notifications, le réseautage d’affaires, ou encore, la création de contenus pour le site internet. Bref, les tâches pouvant être variées, cela permet certainement de garder un dynamisme dans la semaine de travail. Les semaines ne se res- semblent pas nécessairement et l’horaire non plus. La conciliation « travail-famille/travail-loisir » au sein d’un cabinet de petite taille se réalise souvent grâce à la coopération de ses collègues, tout comme l’implication sociale ou associative. Ce sont des valeurs qui permettent un équilibre de vie et qui suscitent aussi l’intérêt de nos collègues envers nos projets et non seulement envers nos dossiers.v ANNIE LAFLAMME MINISTÈRE DE LA JUSTICE DU CANADA Stagiaire Maitrise : Accès à la justice et la déontologie des avocats Entre justice adversative et accessibilité à la justice : le double défi des jeunes avocats. Un jour, un ami terminant son stage du barreau du Québec dans un cabinet d’avo- cats me demande de deviner la première notion que j’apprendrai lorsque j’effectue- rai mon stage. Sourire aux lèvres, je fais quelques tentatives : « La négociation ? La plaidoirie ? » Il part à rire comme si je n’avais rien compris : « Les heures factu- rables, voyons! » Cette anecdote illustre bien le phénomène qui a lieu depuis une vingtaine d’années. Beaucoup s’inquiètent que la profession d’avocat, autrefois une vocation, soit maintenant devenue un marché des services juridiques, et que les valeurs pro- fondes des membres en soient affectées. La juge en chef de la plus haute Cour du pays souligne le fait que nous sommes pré- sentement en « crise d’accès à la justice » 1 . Un double défi s’installe pour le jeune avocat. D’un côté, un marché de plus en plus compétitif l’attire vers des techniques adversatives. D’un autre, une demande grandissante en termes d’accès à la justice le pousse à devenir un spécialiste de réso- lution des conflits, chose pour laquelle il n’a pas été formé dans les facultés de droit. Nous pouvons néanmoins avoir confiance en la nouvelle génération d’avocats. Des initiatives novatrices 2 confirment l’enga- gement des jeunes avocats dans l’amélio- ration de l’accessibilité à la justice. 1. Beverley MCLACHLIN, « La profession juridique au 21ème siècle », Conférence juridique de l’Association du Barreau canadien, allocution présentée à Calgary, 14 août 2015, en ligne : https://www.scc-csc.ca/ judges-juges/spe-dis/bm-2015-08-14-fra.aspx#fnb3. 2. On peut entre autres penser aux initiatives du JBM, tel que mercredi j’en parle à mon avocat ou la Cli- nique juridique téléphonique. En ligne : < http://ajbm. qc.ca/services-au-public/> MATHIEU JACQUES AVOCAT AU BARREAU DE MONTRÉAL Ministère de la Justice (DGAJLAJ) Administrateur du Jeune Barreau deMontréal (JBM) Avant mon arrivée récente au ministère de la Justice, j’ai eu la chance de pratiquer en solo. Je peux vous dire que cette pratique, c’est la ren- contre de la liberté absolue avec la responsabilité absolue. Comme praticien, on est responsable du bon déroulement de toutes les étapes du dossier. L’avantage est que l’avocat développe son sens de la débrouillardise. C’est une pra- tique exigeante et passionnante où l’on apprend chaque jour et où l’on développe des relations très fortes avec nos clients. La pratique en solo n’est pas la pratique seule, car même si vous choisissez cette pratique, il est crucial de savoir s’entourer de mentors avec qui vous pouvez prendre un peu de temps pour tester la lecture que vous avez de vos dossiers. Il est encore plus important pour l’avocat solo de s’impliquer et d’établir de bons liens avec d’autres avocats qui peuvent donner un coup de main en cas de besoin. Finalement, la proximité entre les clients et les avocats est un aspect apprécié par les avocats pratiquant en solo. Cette facilité de communication permet aux clients de se sentir épaulés autant pour la gestion et la stratégie entourant un litige que pour leurs questions stratégiques et contractuelles. Regards croisés sur la profession d’avocat

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