JDB_N1_2019_WEB72-compressé

27 # N1 201 9 JOURNAL DU BARREAU DE MARSE I L LE DOSSIER Amélie a quitté notre barreau, direction un nouveau pays, mais avec une même vocation. Nouvelle organisation, nouvelles pratiques, nouveau droit, pourtant à l’autre bout du globe l’histoire ne s’écrit pas si différemment. Profession réglementée, spécialisation, enjeu du développement d’un réseau, structuration d’un cabinet… Au Canada, comme ici, nous partageons la même inquiétude : l’avocat est devenu un chef d’entreprise, conscience indispensable à son existence, mais comment devenir un conser- vateur innovant ? Un œil sur notre serment, un autre fermement tourné vers l’avenir, plus que jamais notre profession a besoin de s’appuyer sur ce qui fait son unité, ses valeurs, pour s’élancer vers une nouvelle page de son histoire. Finalement, l’herbe était-elle vraiment plus verte à Nouméa ? Nous subissons la concurrence des autres professions, de marchands du droit et parfois même, celle que nous nous infligeons nous même, sans mesurer la conséquence de nos actes. Plus encore, nous voyons l’accès à la justice pour tous être menacé. Recroquevillés sur nous même, nous accusons les attaques de toute part, perdant de vue l’essentiel. Dans cette profession indépendante, nous devons plus que jamais faire rang et avancer ensemble, fermement. Le MIA a offert un nouveau marché aux avo- cats, mais cela ne peut être, cela ne doit être qu’un premier pas. L’ouverture sur le monde a bien plus à nous apporter. Nouveaux do- maines, nouveaux marchés, nouveaux modes d’exercice, développement des communica- tions… Imaginons une chaine de télé, diffusée une fois par semaine. En direct, des professionnels du droit traitent de tous les sujets de société. Imaginons que cette chaine soit diffusée par notre Cour de cassation et notre Conseil d’État, conscients de l’importance d’un accès au droit pour tous. Imaginons des milliers de personnes derrière leurs écrans. Impossible ? Le Mexique l’a fait. Dans combien de nos assemblées avons-nous entendu cette phrase fatidique, lancée comme une vérité irréversible : les avocats ont déserté la société. Pourtant, un numéro vert aura suffi à nous y ramener. L’ouverture d’esprit nous enseigne l’expérience et nous apporte l’innovation. S’intéresser à chacun, sans juge- ment, sans envie, mais avec la seule volonté de s’ouvrir à de nouvelles perspectives, et par nos synergies de nous enseigner, de collaborer, se- rait-ce le secret pour rayonner tous ensemble avec force et conviction ? Parce qu’au final, comme Jacques ne manque pas de le rappeler, l’avocat solo n’est pas l’avocat seul, et le se- cond n’a aucune chance. Rencontre inter barreaux à San Diego en septembre 2018 avec les lauréats du barreau de Marseille

RkJQdWJsaXNoZXIy MTg0OTA=