JDB N4-2018_WEB (1)

Journal du Barreau de Marseille 7 numéro 4 - 2018 INTERVIEW D’avoir restitué à l’avocat la place qui est la sienne dans la cité avec des moments festifs, qui ont été sportifs et culturels, car c’est ainsi que l’on est le plus vite visible. Sportifs tout d'abord, puisqu’en 2017 Marseille était capitale européenne du sport. Le barreau a été primé par la ville pour avoir organisé mensuellement des rencontres sportives entre avocats, mais aussi avec les acteurs de la cité lors du « match des valeurs de la défense » par exemple, ce qui a été un vrai challenge Culturel ensuite, en particulier avec les « 8/3 ». J’imagi- nais qu’en tant que première femme bâtonnier, j’avais un devoir vis-à-vis des journées des droits de la femme. J’ai donc créé 3 événements à thème : "L’art des femmes pour la justice", "Les femmes en résistance" et "Le défi de la mixité". Chaque fois avec des invités/es authentiques et inspirantes. Ceux qui ont assisté au film de Carmen Cas- tillo ou à la lecture de Marie-Christine Barrault comme à l’intervention de Camille Giudicelli, n’oublieront pas le message. « On peut couper toutes les fleurs, on ne pourra jamais arrêter le printemps ". De même le partenariat crée avec FR3 Provence Alpes a permis de projeter deux reportages en avant-première, notamment celui de notre confrère Paul Lombard dont j’ai eu le triste honneur de présenter l’hommage funèbre lors de sa cérémonie à l’abbaye Saint Victor - si on m’avait dit ça quand je l’ai eu devant moi comme enseignant après ma prestation de serment... je ne l’aurais jamais cru - Mais nous étions aussi là les avocats, dans les heures sombres de Marseille le 5 novembre 2018 lors de l’effon- drement des immeubles de la rue d’Aubagne. Sur une réaction de solidarité spon- tanée, j’ai proposé de lancer le « numéro vert » (ne me demandez pas comment ça m’est venu) et ce en soutien aux sinistrés. Ce projet a été quasi immédiatement relayé par la commission du Jeune Barreau, mis en place par les responsables des commis- sions concernées ainsi que 440 volontaires avec une ra- pidité d’exécution stupéfiante et remarquée au moment même où Marseille oscillait entre colère et sidération. Cet élan naturel a été ressenti comme un très beau geste du barreau. Il a été fédérateur pour les confrères volon- taires comme pour les co organisateurs... même s’il a été lourd à porter pour tous ceux qui y ont participé. Ces douloureux moments d’exceptionnelle gravité ne doivent pas occulter notre présence tout au long de l’année dans les secteurs sociaux et économiques. Là encore nous avons été présents et actifs. Les avo- cats ont non seulement été invités sur tous les forums — comme le salon des entrepreneurs — mais ils ont aussi concouru à être créateurs d’une plateforme de rencontres et d’échanges avec la mise en œuvre des " 48 heures d’op- portunités" internationales. La réactivité du barreau sur le sujet économique s’est également manifestée dans l’ac- tualité de la « route de la soie » où notre barreau a été fer-de-lance. Se rapprocher des barreaux étrangers dans une logique d’accueil avait pour but de redonner une cohérence et une caractéristique "portuaire" à notre barreau. Ainsi, nous avons été le premier barreau d’Europe à signer un accord avec le barreau de Californie (240 000 avocats). Dans le même état d’esprit, nous avons accepté de répondre à l’invitation d’accompagner à Moscou la délégation écono- mique de la ville et nous avons réactualisé tous nos jume- lages antérieurs. Ce choix s’est révélé porteur d’une image avant-gardiste renforcée par une implication déterminée dans les nouvelles technologies comme support de notre cœur de métier. Je voulais ainsi signifier que nous n’avions besoin de per- En tous cas, je suis vraiment heureuse d’avoir concouru à restituer à l’avocat sa place dans la cité et aussi d’avoir donné une image dépoussiérée de notre exercice professionnel.

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