JDB N4-2018_WEB (1)

Journal du Barreau de Marseille 30 numéro 4 - 2018 tessence du romantisme, du sacrifice et de l’abnégation amoureuse ! Elle a vingt ans Roxane. Vingt ans, aujourd’hui, hier Notre Roxane est une amoureuse de vingt ans comme on en rencontre tant. » En défense, Cyrano de Bergerac était dé- fendu par trois lauréats des années 2016, 2017 et 2018 ME ANTHONY ZAMANTIAN « Le Panache, c’est être libre. Courageux. Audacieux. Le Panache c’est une allure, plus qu’une apparence physique, une pos- ture. Un air d’héroïsme. Un esprit vif et un soupçon de légèreté. Le Panache c’est savoir dire Merde sans être grossier… C’est séduire sans oppresser. Mesdames et Messieurs, pouvez-vous imaginer, ne serait-ce qu’un instant, ce qu’aurait été la France sans le Panache ? Sans cette éblouissante source d’inspira- tion? Le panache, certains étrangers s’en sont même fait les héritiers. Vingt-trois d’entre eux ont vu leurs por- traits placardés dans tout Paris sur une Affiche Rouge. Ne réclamant ni Gloire, ni Larme, ils se sont élevés face à l’Horreur pour un pays qui n’était pas le leur. Pour la France » ME PIERRE LE BELLER « Mesdames et Messieurs les Jurés, le médiocre et le panache ne peuvent pas durablement cohabiter. Nécessairement, inéluctablement, l’un des deux doit prendre le dessus sur l’autre, pour l’affaiblir, le corrompre et au final, l’éliminer. Alors oui, à la fin de l’envoi il touche ; et il l’annonce. Car le duel de l’Hôtel de Bourgogne est une lutte à mort du panache contre nos vieux ennemis : le Mensonge, les Compro- mis, les Préjugés, les Lâchetés. Et qu’importe que la mort de Valvert soit physique oumétaphysique; dumoment qu’il disparaît; qu’il débarrasse le plancher. » ME LAURENCE KHASHIMOV-FARA « Dans cette société régie par la tyrannie de l’image, dans cette vie rythmée par les selfies et les instalikes, est-il si facile d’être né laid, d’être né différent, loin des canons esthétiques qui nous rassurent et nous aveuglent? » « En cette époque où il faut rentrer dans un moule pour pouvoir être classé, me- suré, analysé au gré d’algorithmes dont la logique nous échappe, quelle place reste-t-il donc aux romantiques, aux aty- piques, aux Cyranos contemporains, à ces sublimes anomalies dont la beauté singulière ne saurait se dévoiler au gré de pixels et de normes arithmétiques? » « La seule infraction dont celui qui fut tout et qui ne fut rien puisse être déclaré cou- pable, c’est d’avoir aimé plus que de rai- son, d’avoir aimé à la folie, sans jamais rien attendre en retour, de n’avoir aimé qu’une seule femme toute sa vie, et de s’être battu sans espoir de succès, parce que c’est bien plus beau lorsque c’est inutile. » La salle, en guise de jury populaire, a dé- libéré publiquement sur les huit infrac- tions retenues à la prévention, sous la supervision de Me René Baccino, huissier de justice. L’accusé a été acquitté sept d’entre elles et une dispense de peine a été prononcée s’agissant de la participa- tion à un duel en méconnaissance de l’Édit de Richelieu du 16 juin 1626. L’auditoire a pu également remarquer que greffe, avec plume d’oie, encrier et non sans panache, était occupé par Mme Cécile Hourlier. L’accusé a eu la parole en dernier et a pu déclarer à l’issue des débats : « Quels que soient vos avis, je resterai vi- vant. Ne le suis-je déjà depuis plus de cent ans. Sur bien d’autres théâtres que votre pâle Cour. Je vis dans un nid d’aigle et vous, en basse-cour. » Au 1er rang, Anthony Zamantian, Pierre Le Beller, Laurence Khashimov-Fara, Edouard Dossetto, Marie Duault, Caroline Kazanchi et David Layani. Debout derrière, René Baccino, Julie Gay, Anne-Laure Carta, Geneviève Maillet, Thomas Sertillanges et Cécile Hourlier. 4 OCTOBRE LA NUIT DU DROIT, POUR VOIR LE DROIT SOUS UNNOUVEAU JOUR

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