JDB N4-2018_WEB (1)

Journal du Barreau de Marseille numéro 4 - 2018 26 A l'occasion de la 2e édition de la Nuit du Droit, se sont dé- roulés partout en France, des reconstitutions de procès, des conférences, des concours d'éloquence. Cette manifestation a été organisée sous l’égide du Conseil constitutionnel, à l’initiative de son président, Laurent Fabius, pour célébrer les 60 ans de la Constitution de 1958. L e barreau de Marseille a participé pour la première fois à cette manifestation. Plusieurs temps forts se sont succédés dans la salle Albert Haddad. Pour l’occasion, la Maison de l’Avocat a ouvert ses portes au public. Dès la fin de l’après-midi, en ou- verture, "L’espèce Robot" était au cœur de la conférence de Me Alain Bensoussan, avocat au barreau de Paris, spécia- liste des nouvelles technologies. La soirée a commencé par un bel hommage à Me Paul Lombard, avec la projection en avant-première du documentaire intitulé « Paul Lombard, la plaidoirie dans la peau », écrit et réalisé par Antony Fayada et Jean-Michel Verne, coproduit par France 3 Provence- Alpes-Côte d’Azur, en présence de sa directrice régionale Isabelle Staes, et Alkimia Productions. Enfin, la soirée s’est poursuivie avec la mise scène du "Procès de Cyrano", en partenariat avec le festival Edmond Rostand, qui célèbre du- rant l’année 2018 le 150ème anniversaire de la naissance d’Edmond Rostand à Marseille et le 100ème anniversaire de sa mort. Cet exercice oratoire et juridique était présenté sous la forme d’un véritable procès par les lauréats du barreau de Marseille. Cyrano de Bergerac interprété par un comédien professionnel, Edouard Dossetto, était accusé de meurtre, troubles à l’ordre public, faux en écriture, abus de confiance, diffamation et incitation au suicide. Le public ébahi a été mis à contribution pour constituer le jury, pour son plus grand bonheur. Lors de cette deuxième édition, le fil conducteur consistait à rappeler que l'IA ne doit pas éloigner le talent de l'Homme (dont Paul Lombard fut l'illustration), le tout sans oublier le panache, qui parfois conduit au procés. Au barreau de Mar- seille, il a été atteint avec succès. 4 OCTOBRE LA NUIT DU DROIT, POUR VOIR LE DROIT SOUS UNNOUVEAU JOUR ALAIN, PEUX-TU NOUS RAPPELER EN QUELQUES MOTS TON PARCOURS PROFESSIONNEL? COMMENT ES-TU DEVENU LE PRÉCURSEUR QUE TU ES? À QUOI EST DUE TA RÉUSSITE? Alain Bensoussan : Je me suis spécialisé très tôt dans le droit de l’informatique et notamment dans le droit des données à caractère personnel et j’ai depuis entre- tenu cette passion pour le numérique et les technolo- gies avancées qui ont pris, au fur et à mesure de leur développement exponentiel, une place de plus en plus importante dans ma vie et mes choix professionnels. De l’avènement de l’informatique, la technique a connu une nouvelle transition majeure, celle des télécommu- nications qui nous a ouvert la voie d’Internet. Nombreux sont ceux qui ont estimé à l’époque qu’Inter- net constituait un média. Pour ma part, je l’ai très tôt perçu comme un nouveau territoire. Désormais, nous vivons à l’aube d’une nouvelle ère, celle du Jurassique d’une troisième révolution ; celle de l’intelligence ar- tificielle. Les hommes comme les robots devront ap- prendre à vivre, surtout à survivre ensemble dans le monde demain, non pas celui des robots contre les hu- mains, mais des robots avec les humains. Nous vivons aujourd’hui dans un Monde extraordinaire, celui de l’intelligence artificielle, que j’appelle le « néo-Humanisme artificiel ». Nous allons peut-être vers un monde où l’on va pouvoir repousser la vieillesse, la fracture digitale. Quant à votre dernière question, c’est beaucoup une question de chance, avec parfois un peu d’audace aussi. Y A-T-IL SELON TOI DES OBSTACLES À CETTE VISION D’UN MONDE NOVATEUR AUQUEL TU NOUS CONVIES? Je pense que le monde demain est un monde basé sur le fait que nous sommes d’abord et avant tout des êtres humains. Je suis convaincu qu’il nous faut garder en tête la notion de territoires, de peuples, de nations. On voit bien avec Internet qu’il existe un lien encore plus tangible, qui tient à l’interdépendance des terri- toires numériques, celle du climat et donc l’interdépen- dance avec l’environnement. "LE 21 ÈME siècle, SERA LE SIÈCLE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE" (IA) Interview Alain Bensoussan

RkJQdWJsaXNoZXIy MTg0OTA=