Journal du Barreau de Marseille
numéro 2 - 2016
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ce qu’elles sont mais pour ce qu’elles font des hommes…
j’abhorre les dogmes non pour leur charges morales,
mais par ce qu’ils transforment tout homme libre en per-
roquet bègue enchainé à des convenances des codes et
des us qui n’ont d’humaine que l’apparence. Comprenez
que je n’en peux plus d’être réduit à une simple réputa-
tion, je demande donc justice et j’ai besoin de vous ».
Alors oui, plaide Me Le Beller après des années d’efforts et
de sacrifice, je suis maintenant avocat et je suis fier d’ap-
partenir à cette grande famille du barreau de Marseille
mais il y a mieux, je suis l’avocat du diable et mon client
comme le vôtre a droit à un procès équitable.
Me Zoé poncelet : 2ème lauréat qui avait choisi
« peut-on arrêter le mouvement des vagues ».
Elle s’interrogeait à voix haute sur cette idée que « jamais
un breton et encore moins un basque n’aurait eue, ju-
geant qu’au bord de la Méditerranée habituée à se bai-
gner dans une mer d’huile, le paysage figé était le témoin
de l’immobilisme ambiant. »
Elle interpellait le jury lui demandant « qui mieux que
l’avocat peut faire des vagues, femmes et hommes de
mouvement, le barreau de Marseille disait-elle est un bar-
reau de mouvement et demandait qu’attend-on de nous
du « jeune barreau ? que l’on arrête le mouvement des
vagues ?
Elle énumérait « les vagues effrayantes témoins des dé-
rives de notre société.
Vagues industrielles, inondations de nouvelles technolo-
gies, déferlement capitalistique, vagues de chômage,
d’immigration, de chaleur, de montée des eaux, vagues
terroristes, vagues liberticides, vagues bleues marines en
France, vagues populistes de la FD en Allemagnes, cas-
santes vagues Trump aux États-Unis, vagues témoin de
nos erreurs ramenant chaque jour des vagues de déchets
sur nos côtes, vagues de Xynthia vagues qui a laissé
échoué aux portes de l’Europe Aylan Kurdi, 3 ans, enfin
arrivé sur les plages turques, mais face contre terre.
Et jugeant alors « impossible d’arrêter le mouvement des
vagues, pas plus que de faire l’éloge de la passivité », elle
invitait à « surfer non pas comme un requin, mais ap-
prendre à surfer, à se relever et à se tenir debout par une
forme d’engagement personnel permettant de se dépasser
« avec obstination, de la force, du courage, se mettre à
l’eau alors qu’elle est souvent froide lorsqu’il y a des
vagues, ramer longtemps pour passer les premières, atten-
dre, observer, trouver une opportunité pour tenter d’en
passer une, la rater, tomber, être aspiré par le ressac et
quand on parvient enfin à reprendre son souffle, remonter
sur sa planche et recommencer malgré l’épuisement.
Actuellement des vagues citoyennes apprennent à surfer
sur Internet, à apporter de la modernité et de conclure
« nous, les jeunes avocats, nous devons incarner la mo-
dernité à vivre de la houle et de la bourrasque car une
mer calme n’a jamais fait un bon marin ».
Me Bruno Neiller : 3ème lauréat exæquo avait
choisi « éthique et politique »
Pour façonner son intervention, il invitait les penseurs les
plus consistants que l’humanité ait connu : Aristote, So-
crate, Spinosa, Foucault, Kant, Nietzche, Schopenhauer, et
parce que la politique actuelle a érigé en éthique la discri-
mination positive, s’est convaincu d’inviter Confucius au
titre des minorités visibles. Ainsi que des invités contem-
porains pouvant faire écho au premier sujet « L’avocat du
Diable » Monsieur Cahuzac, Monsieur Balkany … et sa
femme. » Pour notre confrère, « l’éthique serait une sorte
de science de la morale, et la politique tout ce qui inté-
resse la vie de la cité. »
Entrainant la question : « est-ce qu’à notre époque
ÉVèNEMENTS
des deRnieRs mois
Les membres du jury du concours de la conférence du stage 2016